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Portrait de Jules Supervielle

Jules Supervielle

Même quand Supervielle veut courir à ras de terre, nous voyons bien qu'il a de grandes ailes. Les ailes ne se sont pas repliées du premier coup. Bien sûr, l'on ne saurait demander à ses tragédies d'être aussi tragiques que ses poèmes. Mais qui les voit avancer, à pas de pintade, s'aperçoit vite qu'elles reviennent de la patrie de l'ombre et du tourbillon, du pays de Laforgue et de Marie de France et des grandes blessures du cœur, guéries par raccroc, guéries tout de même, jamais tout à fait guéries.

Il a traversé la vie penché vers quelque chose qu'il était seul à percevoir et qu'il traduisait à mesure pour les autres, à mi-voix : le silence du squelette, le bruit du sang dans les artères, le miracle et la douleur de vivre dans un monde incompréhensible. L'homme de bonne volonté, c'était lui. Il était courtois avec les étoiles, les arbres, les morts, avec les hommes et les cailloux des rivières. Il récitait ses poèmes, quand on l'en priait, d'une voix timide, et ses grandes mains ramaient doucement dans l'air pour faire un passage à ses mots.
Mais il ne faut pas que le poète nous cache la poésie. Quelles preuves, quels arguments pourraient valoir contre la persuasion intime où nous sommes qu'il existe, ne fût-ce qu'en nous, un univers où les métaux et les fleurs, les herbes et les bêtes, les feux follets et les orages confondus participent à notre nature, la soutiennent et concourent à la porter au-delà d'elle-même ? Comme Gœthe dans sa vieillesse appelait simplement Nouvelle le conte où il pensait réunir tous les prestiges et les artifices du roman et du récit, l'œuvre entière de Jules Supervielle porte le nom de Poésie, et encore de Poésie.

L'homme en lui était si grand qu'il semblait fait pour marcher dans les fondrières et les précipices.
Ses poèmes ont longtemps habité les pampas américaines et les espaces démesurés. Puis ils se sont rapprochés de notre cœur. Ils n'en avaient jamais été trop loin.
Supervielle est le poète d'un léger tremblement qui semble nous venir des étoiles, des orages et des autres figures étranges, qui se pressent aux fenêtres de la terre.

Jean Paulhan 1960.


Ressources

Images et portraits

Une vie, une oeuvre - Jules Supervielle - France Culture

Oloron-Sainte-Marie, lu par Jules Supervielle

Supervielle et ses amitiés littéraires

J. Supervielle, Choix de lettres (éd. S. Fischbach)


Bibliographie des textes parus dans la NRF

Les textes qui suivent, publiés dans La Nouvelle Revue Française, sont regroupés en quatre grands ensembles, les textes de Jules Supervielle, les notes et chroniques de l'auteur, les textes sur l'auteur et enfin, s'ils existent, les textes traduits par l'auteur.

Textes de Jules Supervielle

  1. Centre de l'Horizon marin – Invocation aux oiseaux – L'escale portugaise, 1920-04-01
  2. Terre, 1922-09-01
  3. Poèmes, 1923-11-01
  4. Supplique – Tornade, 1926-10-01
  5. Le Cœur et le Tourment, 1927-10-01
  6. Saisir, 1928-07-01
  7. Cœur, 1929-01-01
  8. Les boiteux du ciel, 1929-07-01
  9. Le Forçat, 1930-01-01
  10. André Gaillard, 1930-02-01
  11. Le boeuf et l'âne de la crèche, 1930-12-01
  12. L'allée – L'ours, 1931-02-01
  13. La Fuite en Égypte, 1932-05-01
  14. Les amis inconnus, 1932-10-01
  15. Les Bonshommes de cire, 1933-05-01
  16. L'escalier, 1933-11-01
  17. Lettre à l'étoile, 1936-01-01
  18. Poèmes, 1937-01-01
  19. Prière à l'Inconnu, 1937-08-01
  20. La Fable du Monde, 1938-03-01
  21. Le Minotaure, 1939-05-01
  22. Des deux côtés des Pyrénées, 1939-07-01
  23. Le jeune homme du dimanche, 1953-01-01
  24. Poèmes, 1954-01-01
  25. Le Jeune Homme des autres Jours, 1954-08-01
  26. Dernières Métamorphoses, 1955-05-01
  27. La Sanglante Métamorphose, 1956-01-01
  28. Poèmes, 1957-08-01
  29. Chercher sa Pensée, 1958-05-01
  30. Christine, 1958-08-01
  31. Chercher sa Pensée (II), 1959-04-01

Notes de Jules Supervielle

Ces textes de Jules Supervielle peuvent être des notes de lecture d'ouvrages, des notes d'humeur, des critiques de spectacles, des faits-divers, des textes inédits... Ils ont paru dans une "rubrique" de la NRf : Chronique des romans, L'air du mois, Le temps comme il passe , etc. ou dans un numéro d'hommage.

  1. L'arbre entre tous, 1939-08-01, L'air du mois
  2. Lettre trouvée dans un taxi, 1954-12-01, Le temps, comme il passe
  3. Prière à l'Inconnu, 1958-06-01, Le temps, comme il passe
  4. Vous êtes là... – Encore vivant..., 1960-10-01, Textes inédits

Traductions de Jules Supervielle

  1. Bucéphale et autres récits, de Franz Kafka, 1929-08-01

Textes sur Jules Supervielle

Ces textes peuvent être des études thématiques sur l'auteur, des correspondances, des notes de lecture d'ouvrages de l'auteur ou sur l'auteur, des entretiens menés par lui, ou des ouvrages édités par lui.

  1. Le Voleur d'Enfants, par Jules Supervielle (Éditions de la N. R. F.), par Benjamin Crémieux, 1927-04-01, Notes : le roman
  2. Oloron-Sainte-Marie, par Jules Supervielle (Éditions des Cahiers du Sud), par Félix Bertaux, 1927-12-01, Notes : la poésie
  3. Le Survivant, par Jules Supervielle (Éditions de la N. R. F.), par Henri Pourrat, 1929-02-01, Notes : le roman
  4. Saisir, par Jules Supervielle (Éditions de la N. R. F.), par Gabriel Bounoure, 1931-09-01, Notes : la poésie
  5. Les Amis inconnus, par Jules Supervielle (Éditions de la N. R. F.), par A. Rolland de Renéville, 1934-09-01, Notes : la poésie
  6. Bolivar, de Jules Supervielle (Comédie-Française), par Jean Guérin, 1936-04-01, Notes : le théâtre
  7. L'Arche de Noé, par Jules Supervielle, par Marcel Arland, 1938-05-01, Essais critiques
  8. La Fable du Monde, par Jules Supervielle (N. R. F.), par Julien Lanoë, 1939-01-01, Notes : la poésie
  9. Une lettre [à Jules Supervielle], par Roger Caillois, 1954-08-01, Correspondance
  10. L'Escalier, par Jules Supervielle (Gallimard), par Pierre Oster, 1956-10-01, Notes : la poésie
  11. Jules Supervielle, par N. R. F., 1960-06-01, articles
  12. Les thèmes dans la poésie de Jules Supervielle, par A. Rolland de Renéville, 1960-10-01, Les thèmes particuliers et les sujets

Répartition temporelle des textes parus dans la NRf (1908—1968)

On trouvera représenté ici la répartition des textes dans le temps, réunis dans les quatre catégories précédemment définies : Textes, Notes, Traductions, Textes sur la personne.


Bibliographie des textes parus dans la revue Commerce

Les textes qui suivent, publiés dans la revue Commerce, sont regroupés en deux ensembles, les textes de Jules Supervielle et les textes traduits par l'auteur.

Textes de Jules Supervielle

  1. Poème (p. 61), printemps 1926 [200 p.]
  2. Oloron-Sainte-Marie (p. 159-164), hiver 1926 [200 p.]
  3. La Pampa aux yeux clos (p. 139-181), printemps 1928 [210 p.]

Textes traduits par Jules Supervielle

  1. Federico Garcia Lorca, Le martyre de sainte Eulalie (p. 73-78), automne 1928 [174 p.]

Bibliographie des textes parus dans la revue Mesures

Les textes qui suivent, publiés dans la revue Mesures, sont regroupés en deux ensembles, les textes de Jules Supervielle et les textes traduits par l'auteur.

Textes de Jules Supervielle

  1. Le galop incertain, 15 avril 1935 [206 p.]
  2. Marines, 15 octobre 1936 [174 p.]
  3. Tristesse de Dieu, 15 janvier 1938 [184 p.]
  4. Plein ciel, 15 octobre 1939 [180 p.]

Bibliographie des textes parus dans les Cahiers de la Pléiade

Les textes qui suivent, publiés dans les Cahiers de la Pléiade, sont regroupés en trois ensembles, les textes de Jules Supervielle, les textes traduits par l'auteur et les textes dont il est le sujet.

Textes de Jules Supervielle

  1. Madame, avril 1947 [292 p.]
  2. Oublieuse mémoire, automne 1948-hiver 1949 [198 p.]
  3. Hommage, été-automne 1950 [188 p.]