André Salmon

15 novembre 1951: Jean Paulhan doit assister au dîner offert à André Salmon pour ses 70 ans, avec Kisling, Jean Follain, Dominique Aury, Denoël, le Dr Fatou. On lui a proposé de parler, il ne peut pas (problème de santé, ou a-t-il été empêché de s’y rendre ?).
20 novembre 1951 : Voici ce que JP aurait dit, s’il avait pu parler à l’anniversaire de Salmon :
« C'est que nous avons fait connaissance le jour même des obsèques de Berthelot. Muselli m'avait emmené jusqu’à votre sixième étage, où nous avons rencontré d’abord une dame, qui m'a paru âgée. Cette dame se répandait en propos grossiers et violents à votre égard. Il s’agissait (si j’ai bien compris) d’une jeune fille — la propre fille de cette dame — que vous auriez séduite, par pure perfidie. C’était une hypothèse curieuse, à laquelle j’aurais volontiers réfléchi, si je ne vous avais pas aperçu au même moment.
Vous vous teniez dans un coin de la pièce, et vous écoutiez les propos de cette personne avec une douceur et un ennui évidents. Tout criait, dans votre attitude, que, non vous n’aviez rien d’un perfide séducteur. Et je m’étonnais que la dame ne s’en aperçut pas.
Mais je vous ai regardé avec plus de soin, et j’ai eu une grande déception.
Mon cher André, chacun de nous vit avec un secret : une sorte d’image de celui qu’il voudrait être. Eh bien, vous étiez, en ce qui me concerne, très exactement cette image. Bien sûr, je savais très bien que je n’avais ni cette maigreur, ni cette longue figure spirituelle, ni cette générosité fantasque (que marquaient vos yeux) ni cette allure de chèvre (et la première idée qui venait à l’esprit en vous voyant était de vous attacher, pour vous retenir de faire de trop grands bonds.) Je ne les avais pas, mais (comme je m’en aperçus très bien au moment même où je les perdais pour toujours) je ne désespérais pas de les avoir un jour. Même je les sentais, si je puis dire, en formation, mais je vous regardais, et la différence — si peu que je parvinsse à me voir moi-même — était trop grande. Je me sentais désespérer.
Je n’ai gardé aucun souvenir des obsèques de Berthelot, qui suivirent.
Je ne vous en ai jamais voulu et, puisque vous prétendez avoir aujourd’hui soixante-dix ans, laissez-moi vous dire que vous avez eu, de tout temps, une très grande beauté. »

Ressources

Bibliographie des textes parus dans la NRF

Les textes qui suivent, publiés dans La Nouvelle Revue Française, sont regroupés en quatre grands ensembles, les textes de André Salmon, les notes et chroniques de l'auteur, les textes sur l'auteur et enfin, s'ils existent, les textes traduits par l'auteur.

Textes de André Salmon

1. L'Âge de l'humanité (fragments), 1919-08-01
2. Mannequin d'acajou, 1920-03-01
3. Vie de Guillaume Apollinaire, 1920-11-01
4. Poèmes, 1921-06-01
5. Saint André (Fragments), 1923-05-01
6. Saints de Glace, 1930-09-01
7. Odeur de poésie, 1942-03-01
8. Odeur de poésie (II), 1943-01-01
9. Vocalises, 1955-02-01

Notes de André Salmon

Ces textes de André Salmon peuvent être des notes de lecture d'ouvrages, des notes d'humeur, des critiques de spectacles, des faits-divers, des textes inédits... Ils ont paru dans une "rubrique" de la NRf : Chronique des romans, L'air du mois, Le temps comme il passe , etc. ou dans un numéro d'hommage.

1. Lettre à Jean Paulhan, 1935-03-01, Correspondance

Textes sur André Salmon

Ces textes peuvent être des études thématiques sur l'auteur, des correspondances, des notes de lecture d'ouvrages de l'auteur ou sur l'auteur, des entretiens menés par lui, ou des ouvrages édités par lui.

1. Tendres Canailles, par André Salmon (Ollendorff), par Jacques Copeau, 1913-05-01, Chronique du roman
2. L'Entrepreneur d'Illuminations, par André Salmon (Éditions de la Nouvelle Revue Française), par Fernand Fleuret, 1921-11-01, Notes : le roman
3. L'Âge de l'Humanité, par André Salmon (N.R. F.), par Roger Allard, 1922-03-01, Notes : la poésie
4. Vénus dans la balance, par André Salmon (Éditions des Quatre-Chemins), par Roger Allard, 1927-09-01, Notes : la poésie
5. Archives du Club des Onze, par André Salmon (La Nouvelle Revue Critique), par Georges Dupeyron, 1928-07-01, Revue des livres
6. Carreaux, par André Salmon (Éditions de la N. R. F.), par Gabriel Bounoure, 1929-12-01, Notes : la poésie
7. André Salmon ou L'ardeur vient du jeu, par Alain Bosquet, 1957-03-01, Notes : la poésie

Répartition temporelle des textes parus dans la NRf (1908—1968)

On trouvera représenté ici la répartition des textes dans le temps, réunis dans les quatre catégories précédemment définies : Textes, Notes, Traductions, Textes sur la personne.