La vocation transparente de Jean Paulhan
Roger JudrinJean Paulhan est un auteur difficile, tant par ses subtilités et ses rigueurs de styliste-grammairien que par ses mystérieuses préférences et ses exclusives dans le domaine des idées. Selon l'auteur Jean Paulhan est un grammairien « qui aime trop la rhétorique pour en être dupe », un critique qui a « passé sa vie à juger, aussi étonnant dans la louange que dans le blâme et pariant toujours ». Un écrivain qui est « le maître des carrefours, la moitié curieuse et scrutatrice de Paul Valéry ».
Sur Malcolm de Chazal, dont R. Judrin laisse entendre que Jean Paulhan l'a peut-être « inventé », sur la dialectique religieuse de Chesterton et l'énorme influence qu'elle a eue sur lui ; sur Laô-Tseu ; sur Paul Valéry ; sur Alain, on apprend l'essentiel des goûts et des idées de Paulhan, rassemblé en formules.
Cette découverte de Jean Paulhan à travers Roger Judrin n'est pas de tout repos : les observations de l'auteur arrivent en phrases si rapides, si drues, si serrées que l'intelligence est constamment provoquée et maintenue en éveil par la lecture de cette étude aussi attentive qu'admirative.