La NRF de Jean Paulhan
Laurence BrissetLa NRF a sa légende : son «rayonnement», son «esprit» nous sont familiers, comme les noms d'André Gide, de Jacques Rivière ou de Gaston Gallimard... Seul Jean Paulhan, qui l'a pourtant dirigée de 1925 à 1940 puis de 1953 à sa mort en 1968, nous demeure étranger. Ce livre se propose d'éclairer la figure singulière de cet homme qui a réinventé la plus grande revue littéraire du XXe siècle. En accord et en contraste avec la maison d'édition dont elle était à la fois le laboratoire, la vitrine et la critique, les écrivains les plus divers devaient s'y affronter, les textes agir les uns sur les autres, le tout créer des étincelles : La NRF accueillit à la fois les surréalistes et François Mauriac, Henri Michaux et Paul Léautaud, Francis Ponge et Marcel Jouhandeau, les poètes de l'heure et les poètes du dimanche...
Plus qu'une revue littéraire, La NRF de Paulhan se voulait la revue de toutes les littératures, de tous les mondes et de tout le monde. Elle était aussi la revue de toutes les revues car Paulhan en a dirigé d'autres, plus confidentielles, que ce livre s'est également proposé d'évoquer.
Derrière les paradoxes, les pirouettes et les jeux de rôle, nous découvrons un homme et un écrivain d'une belle exigence et d'une étonnante modestie.
[Première partie : L’esprit Paulhan à La NRF]
I- La direction de La NRF
Auprès de Rivière
Une entrée discrète en littérature
Le secrétaire appliqué
Malgré Gide et Gallimard
La tutelle trompeuse de Gide
Le poids de Gaston Gallimard
Le contre-pouvoir de Jean-Guérin
Avec Arland
Une direction assistée
Les dernières dérobades
II- Une politique littéraire
La démocratie à La NRF
L’extrême milieu
Il ne faut pas compter sur La NRF
Résistance à la tyrannie
Slogans des jours sombres
La responsabilité de l’écrivain
Noblesse de plume
Une politique de débat
Une littérature de combat
III- Les fleurs de La NRF
Les terroristes
Portrait de la Terreur
Une NRF terroriste
Les rhétoriqueurs
Portrait du terroriste en rhétoriqueur
"La Nouvelle Rhétorique française"
La figure précise du mystère
L’identité des contraires
Les couleurs de La NRF
[Deuxième partie : Paulhan ou l’esprit de revue]
I- La revue des revues
Le médiateur idéal
Paulhan ou le don d’ubiquité
Le temps de la clandestinité
L’heure de la controverse
Dans l’atelier du directeur
Un directeur empressé
Un directeur sous pression
L’esprit de revue
II- Une poétique de la revue
La littérature à l’état naissant
Spécificité de la revue
Ébauche de solution
"La suite au prochain numéro"
Le roman-feuilleton
L’air de la revue
[Troisième partie : L’illusion du directeur]
I- L’art d’influencer
Paulhan, le clerc obscur
Le personnage pittoresque
La Terreur dans les lettres
Un directeur de conscience ?
Le sorcier
Le sourcier
La mauvaise conscience des écrivains
La conscience en plein jour
L’intention de l’auteur
II- J.P. ou le lecteur
Le lecteur idéal
Un lecteur clairvoyant
Un lecteur minutieux
L’éditeur malgré lui
Le métier de lecteur
Métamorphoses
Le lecteur découvreur
L’heure de la critique
Le silence du lecteur
Conclusion
Comptes-rendus :
Monique Nemer, « Jean Paulhan, le pouvoir littéraire et le secret », Le Monde des Livres, 11 avril 2003, p. IV
Bernard Baillaud, « La NRF de Jean Paulhan, par Laurence Brisset », La Revue des Revues, n° 33, [août] 2003, p. 117-122
Voir aussi :
Claire Alfonsi, Les « documents » dans La NRF des années 1930, Fabula