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Couverture du livre La preuve par l'étymologie, de Jean Paulhan

La preuve par l'étymologie

Jean Paulhan

Notre temps montre un curieux mélange de hardiesse et de timidité. Il n'est pas de sujet qui lui semble interdit, et les audacieuses apologies de la sodomie et du sadisme, de la folie et de l'assassinat, courent les rues ; à dire vrai, cessant ainsi d'être audacieuses, car la Critique les confronte et les apprécie, l'Académie les couronne, les familles s'en entretiennent gravement. Que ne peut-on pas dire ? Jusqu à l'anarchie trouve ses disciples. Je ne dis pas seulement l'anarchie sociale (qui peut avoir ses mérites). Mais l'anarchie des mots et de la pensée. Quoi ! L'anarchie physiologique et physique — car enfin nos nerfs, ou nos cellules, ont aussi leurs droits, et les atomes même (ils l'ont bien montré). En d'autres temps, l'on se posait une autre question.

Que peut-on dire ?

C'était, à peu près : Que peut-on dire ? ou mieux : Y a-t-il quoi que ce soit, que l'on puisse dire ?


Ce lvre est en accès libre partiel sur Gallica.


Editeur : Le temps qu'il fait