
Seconde lettre de M.L. Dugas
Article paru dans Le Spectateur, n° 49, septembre 1913.
Nous sommes tout à fait d'accord. Votre lettre, précisant et limitant votre point de vue, me satisfait entièrement et me met l'esprit à l'aise pour adhérer à vos conclusions. Car je le partage, votre « pessimisme intellectuel », je crois, comme vous, qu'il faut frapper l'imagination ou les sens pour arriver à l'esprit, qu'il faut forcer l'entrée de ce palais bien gardé où trône paresseusement et majestueusement Madame la Raison. Si j'ai polémiqué avec vous, et contre vous, c'est qu'il me semblait que vous insistiez sur le point de vue le moins important, sur l'idée accessoire, sur celle qui pratiquement avait le moins d'intérêt, en ce sens que, si nous péchons, ce n'est pas par excès d'idéalisme et que vous aviez l'air (oh! l'air seulement, mais enfin l'air) d'approuver la tendance et de dire : Où ne va pas la raison, que le boucan aille donc! comme Montaigne disait : « Que le gascon vienne à mon aide, là ou le français ne peut aller! »
L. Dugas.