Périodiques
Article paru dans Le Spectateur, tome premier, n° 6, octobre 1909.
REVUE DES IDEES (15 juillet 1909). - Qu'est-ce que le scandale ? Un mot prononcé aussi fréquemment et dont l'emploi entraîne parfois de graves conséquences doit avoir un sens plein sinon rigoureusement déterminé. M. Palante montre l'erreur de ceux qui, sans doute par amour des idées claires, n'ont vu dans le scandale qu'une modification en degré de notions plus aisées à définir objectivement, soit une grave indécence (Voltaire), soit une double transgression des lois de la morale et des convenances (Ihering), soit un diminutif du délit et du crime (M. Durkheim). Pour lui « le scandale est un fait social sui generis, distinct de la faute morale du délit et du crime. On ne peut le comprendre qu'en fonction du milieu particulier où il naît et où il s'ébruite ». Il montre par des exemples littéraires ou par des anecdotes empruntées à la vie quotidienne combien les types de scandale varient avec les milieux sociaux et combien Les hommes réunis en groupe deviennent aisément scandalisables. Enfin il assigne comme fonction sociale au sentiment de scandale d'être un moyen de répression et d'intimidation vis-à-vis des dissidents et des indociles.
L'explorateur du Sahara V.Cornetz a fait de curieuses observations sur le sens de la direction chez un chasseur indigène presque sauvage : « il ne lui est point nécessaire de repasser par où il est venu, sa direction de retour résulte automatiquement des angles et distances de l'aller... (C'est) un enregistrement inconscient des angles et distances avec sentiment de l'azimut de retour. »