
Périodiques
Article paru dans Le Spectateur, n° 5, août-septembre 1909.
PÉRIODIQUES
REVUE DES IDÉES (15 juin 1909). — Parlant de la philosophie de M. H. Poincaré, M. Sageret expose très nettement sa réfutation de la conception métaphysique de la science, sa réfutation du pragmatisme, sa théorie de la « commodité ». Il justifie ainsi le choix de ce dernier terme : « Ayant une fois pour toutes marqué qu'il ne s'agissait pas en science de nécessité métaphysique, n'aurait-il pu parler de nécessité psychologique, de nécessité pratique, organique, ete... nécessités qui comportent des degrés comme la commodité...? Il eût évité par là d'effaroucher d'estimables fidèles de la science et de passer pour sceptique. A cela il répondra sans doute que le mot « commode » lui-même est plus commode parce qu'il comprend une foule de nuances depuis la nécessité pratique jusqu'à l'utilité apparente, qu'il s'oppose plus énergiquement à la nécessité métaphysique et sépare mieux le domaine subjectif du domaine objectif. » M. Jules de Gaultier trouve en ethnographie et en particulier dans un livre récent de M. van Gennep (cf. Spect., n° 3) des confirmations de sa théorie du bovarysme. Il note chez le primitif et le demi-civilisé « le pouvoir d'imaginer les causalités les plus singulières... Les rites et les pratiques qui dérivent de ces fausses croyances nous attestent que, s'étant conçu dans une relation inexacte de puissance avec les choses, l'homme agit comme si cette relation était vraie et dépense une part souvent considérable de son énergie, en vue d'agir sur des volontés qu'il a créées de toutes pièces, sur des déterminismes imaginaires, sur des causes qui n'opèrent que dans sa pensée et n'ont avec les choses aucun lien réel. »