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couverture de la revue Le Spectateur

Anecdotes et humour

Humour anglo-saxon

« Messieurs, dit le vendeur public; je ne peux pas mentir au sujet de ce cheval. Il ne voit pas d'un œil. »
Le cheval fut bientôt acquis par un homme qui avait été très frappé de la loyauté du vendeur, et qui dit, après avoir payé :
« Vous avez été très honnête de dire que cet animal ne voyait pas d'un œil. A-t-il quelque autre défaut ? — Oui, monsieur, il ne voit pas non plus de l'autre œil, répondit promptement le vendeur. » (Judge.)
L'expression anglaise qu'on a traduite par « il ne voit pas d'un œil » est he is blind in one eye, c'est-à-dire « il est aveugle d'un œil », un mot unique ayant le sens de borgne n'existant pas en anglais : un Français aurait hésité à dire « il est borgne », et avec raison, car, « borgne » s'opposant nettement à « aveugle », il lui eût été beaucoup plus difficile de prétendre ensuite n'avoir rien dit pour ou contre le second œil, que dans le cas de l'expression anglaise, bien plus relative. Il n'est pas sans intérêt de noter comment des hasards de langage, dénués de toute portée réelle, peuvent influer sur les phénomènes de créance ou de méfiance, parfois si importants.


Compensation

« Que fais-tu, ma chérie, dit une mère à sa petite fille, âgée de quatre ans ?

  • J'écris à Alice.
  • Mais, ma chérie, tu ne sais pas écrire.
  • Justement, maman, Alice ne sait pas lire. » (London Opinion)