Histoires américaines
Article paru dans Le Spectateur, tome sixième, n° 55, mars 1914.
Anecdotes et humour
Un petit homme solennel, avec des lunettes d'or et un front pensif, venait d'occuper la seule place disponible d'un wagon du métropolitain de New-York. Son voisin avait évidemment un peu bu. Pendant quelque temps notre homme se contenta de le regarder dédaigneusement avec de petits gestes de dégoût. Enfin il se décida à appeler le conducteur.
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« Conducteur, demanda-t-il, est-il permis aux personnes ivres de voyager sur cette ligne ? — Non, monsieur, répondit le conducteur d'un ton confidentiel, mais ne dites rien et restez où vous êtes. Si vous ne me l'aviez pas dit, jamais je ne vous aurais remarqué. »
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Un professeur d'université, connu pour ses distractions, rentrait tard chez lui d'une réunion scientifique, encore plongé dans ses réflexions sur le sujet qui avait été discuté. En entrant dans sa chambre, il entendit un bruit qui semblait venir de dessous le lit.
«Y a-t-il quelqu'un ici, demanda-t-il ? — Non, M. le Professeur, répondit l'intrus, qui savait à qui il avait à faire.— C'est étrange, murmura le professeur, j'étais presque sûr d'avoir entendu quelqu'un sous le lit. »
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Le sens de l'humour est un secours et une bénédiction dans la vie, dit le contre-amiral Buhler. Mais il peut être excessif. Je me rappelle le cas d'un soldat anglais qui avait été condamné à être fouetté. Pendant qu'on le fouettait, il rit continuellement. Plus les coups étaient durs, plus il riait. « Qu'est-ce qu'il y a de si drôle à être fouetté, lui demanda le sergent? — Ce qu'il y a drôle ? c'est qu'on s'est trompé, ce n'est pas moi le coupable. »
Four Hundred Good Stories, recueillies par Robert Rudd Whiting, éd. anglaise, Londres, Simpkin... et C°.