
A propos de la crise de l'Odéon
Article paru dans Le Spectateur, tome sixième, n° 56, avril 1914.
Les événements de la vie théâtrale ont, comme nul n'ignore, une grande importance pour l'opinion publique parisienne. On peut juger cet étatÒ de choses comme on l'entend, mais on ne saurait nier que, par là même, ces événements prêtent à d'utiles observations de psychologie collective. Nous essaierons d'en présenter une ou deux parmi les très nombreuses que suggère « la crise de l'Odéon ».
Chacun sait en quoi consiste ce qu'on appelle ainsi. Un directeur dont tous louaient à la fois l'habileté artistique et la grande énergie, M. André Antoine, a dû, après de multiples tentatives faites par lui pour sauver sa situation financière, abandonner la lutte et donner sa démission. Mais les commentaires qui, de toute part, ont accompagné la nouvelle de ces faits ont insisté sur ce qu'il y avait là plus qu'un échec individuel. Il ne sera plus douteux pour personne, a-t-on dit, que là où un homme comme Antoine n'a pas réussi, nul ne réussira, que l'édifice de l'Odéon, au moins comme théâtre, est fatalement condamné à l'insuccès. On en a donné des raisons, et ce sont ces raisons que nous voudrions examiner d'un peu plus près.
Elles se résument en une : la situation topographique de l'Odéon. Les seuls théâtres qui réussissent comme théatres parisiens sont les théâtres situés sur les
grands Boulevards, ou près d'eux (et encore la nuance n'est-elle pas négligeable, puisqu'on a longtemps parlé et qu'on parle encore de la « guigne » spéciale à des théâtres comme le Théâtre Réjane ou même celui des Bouffes-Parisiens, situés, le second surtout, à une très petite distance des Boulevards, mais dans des rues un peu en dehors de la circulation). Les autres théâtres sont des théâtres de quartier, à peine assimilables à ceux des moyennes villes de province.
Quoi qu'il en soit d'ailleurs de la généralité de cette règle, les écrivains les plus divers ont fait valoir la raison topographique, le plus souvent en première ligne, pour expliquer le perpétuel insuccès de l'Odéon.
Déjà avant que la crise fût officiellement ouverte, M. Brieux, académicien, qui avait, à ce moment même une pièce charmante jouée avec succès à l'Odéon, déclarait dans une interview de Comœdia (22 février 1914), que l'Odéon était « destiné, par sa situation topographique, à une existence fort dure, que rien n'améliorera. Ce théâtre, ajoutait-il, n'est pas à Paris, ni en province, ni à l'étranger... il est pis que tout cela... il est en banlieue! » Enfin son interviewer lui faisait dire (car on ne peut imaginer qu'un homme de son talent enonce de pareilles sottises, même en supposant dans la forme toute l'ironie qu'on voudra) : « Avez-vous déjà pensé à cet immense désert qu'il faut traverser pour parvenir en Odéonie (sic, expression géographique consacrée) : rues vides de passants, avenues sans fin [sie; lesquelles!] Les voyageurs qui se hasardent à accomplir cette longue excursion une fois par an... n'osent pas la recommencer. Odéon, morne plaine...»
Puis, la démission une fois donnée et les candidats à la succession se multipliant malgré les dificultés de la tâche, M. Clément Vautel, à moitié seulement ironique, interpellait ainsi ces « fous » dans le Matin du 10 avril: * Voyons, réfléchissez, il n'y a rien à faire dans cette vieille baraque. Antoine, qui s'y connaît, a lutté en vain... Malgré les Métro, les Nord-Sud et les autobus, l'Odéon est resté au bout du monde. C'est trop loin, c'est trop vieux, c'est trop triste. Laissez cela ! » (Pour ne plus avoir à parler de la vieillesse et de la tristesse, il suffira de prier les lecteurs parisiens de comparer à ces points de vue les locaux de l'Odéon et ceux des Variétés, le théâtre le plus achalandé des Boulevards : ils verront alors que ces raisons ne jouent qu'un rôle insignifiant par rapport à la première, celle de l'éloignement).
Citons enfin un journaliste des plus sérieux, aussi éloigné de la superficielle blague boulevardière que d'un idéalisme insoucieux des faits. M. Edouard Sarradin, dans les Débats du 8 avril, rappelle les récentes et admirables représentations de *Psyché* et ajoute que malgré cela « M. Antoine... a dû se rendre à cette évidence: tout l'art du monde ne saurait attirer la rive droite sur la rive gauche ».
C'est la conclusion si expressive de M. Sarradin que nous prendrons comme point de départ: « Tout l'art du monde ne saurait attirer la rive droite sur la rive gauche ». Ainsi il ne s'agit pas précisément ici d'une diminution ou d'une perversion des besoins artistiques. Si l'on constate que des music-halls donnant des spectacles d'ordre très inférieur, que des cinématographes intéressants sans doute mais exigeant peu d'effort personnel de leurs spectateurs, que de simples représentations de boxe, attirent les foules et font déserter les théâtres conservant les plus hautes traditions litéraires et artistiques, on est en présence d'un fait important qui révèle des tendances profondes de l'âme populaire. Et, selon qu'on attache plus ou moins d'importance an nivenu intellectuel et esthétique des masses, on déplore ces tendances ou on y reste indiférent. Mais ici, encore une fois, rien de pareil. On laisse bien entendre que des attractions plus grosses ou plus grossières auraient peut-être triomphé de la fatalité qui pèse sur l'Odéon; mais ce n'est pas sur quoi on insiste.
Le genre d'art que cultivait Antoine avait à Paris un public suffisant, mais ce public d'élite, ou la partie la mieux payante de ce public, habite « la rive droite », et c'est pour cela qu'un théâtre qui lui est destiné est incapable de vivre sur la rive gauche.
On peut comprendre ce fait de deux manières :
1° Un théâtre comme l'Odéon est situé de telle façon par rapport au quartier où habitent ses clients possibles que la longueur ou les difficultés du trajet constituent un obstacle susceptible de faire reculer un grand nom- bre de ceux qui seraient attirés par ses programmes.
2° Ce même théâtre n'est pas situé de telle façon qu'il puisse attirer à lui les passants indécis, quitte à s'atta- cher parmi eux pour l'avenir ceux aux goûts desquels ses programmes sont spécialement sympathiques.
Insufisance à attirer l'attention
Réservons pour plus loin l'examen du premier mode. Le second nous montre comment un succès d'ordre bien déterminé, succès littéraire ou artistique, par exemple, peut avoir pour condition des circonstances d'ordre tout à fait différent, la situation d'un édifice, le hasard des mouvements de la foule, la capacité d'accrocher les regards de flâneurs venant de quitter un bon dîner. Sans doute, pour retenir les chalands ainsi amenés, il faut que ce qu'on leur offre soit conforme à leurs goûts : on peut donc, en consentant à ne pas tenir compte de certains succès artificiels créés par la seule réclame, conclure du succès à cette conformité ; mais la réciproque n'est pas vraie et on ne peut pas conclure de l'échec à la non-conformité.
Nous plaçant ici à un point de vue logique, nous n'avons pas à moraliser sur ces faits. Mais il n'échappera à personne ce qu'il y a de singulier, de la part d'un public qui s'estime volontiers le plus spirituel du monde, de la part des habitants ou des habitués de la Ville-Lumière, de singulier et, semble-t-il, d'un peu humiliant dans cette incapacité de rechercher soi-même les plaisirs à propos desquels on vante si fort la délicatesse et le caractère artistique de son goût. Il faut que ces plaisirs viennent eux-mêmes se loger à la porte des restaurants et des cafés de luxe. Et ces amateurs qui se considèrent eux-mêmes comme les plus avertis (sic), les plus à l'affût (sic) de tout ce qui est beau, il faudrait les prendre par la main pour les amener à profiter d'une de ces institutions dont, dans les cérémonies internationales, discours de souverains, congrès de toutes sortes, missions et tournées, on se glorifie bien haut, et dont, en France même, Paris aime à jouer pour affirmer sa supériorité sur les cités provinciales toujours empressées d'ailleurs à lui donner en pareille matière plus encore que ce qu'il leur demande.
L'imagination, a-t-on coutume de dire, est la faculté maitresse des esprits artistiques. On voit du moins que des hommes qui se piquent de goûts artistiques n'ont pas la sorte d'imagination qui serait nécessaire pour se représenter efficacement un théâtre situé en dehors de cette zone privilégiée où la réclame faite par l'un profite, à défaut de lui, à l'un ou l'autre des voisins.
Encore une fois, nous n'avons pas ici à juger ce contraste: mais il faut bien constater que c'est là un contraste, ou si l'on veut, un paradoxe.
D'ailleurs si le contraste est plus piquant dans une ville comme Paris, le paradoxe est un fait d'ordre général, au moins lorsqu'on a affaire à de grandes masses sur les individus desquelles on ne peut pas agir isolément.
Une entreprise quelconque qui s'adresse au public, entreprise d'art, d'idées, de charité, de politique, de commerce, équivaut à une question posée par un homme à une masse. Le succès est une réponse affirmative, l'échec est une réponse négative. L'on est donc tout naturellement porté, une fois cette réponse donnée, inscrite dans les faits, à établir un étroit rapprochement entre son contenu, favorable ou défavorable, et les dispositions de l'ensemble ou de la majeure partie du public.
C'est là, disons-nous, une déduction toute naturelle, parce que c'est bien ainsi qu'on doit procéder entre individus. Je propose un objet ou un parti à un ami, et de sa réponse je conclus à sa sympathie ou à son antipathie pour cet objet ou ce parti; plus exactement encore, sa réponse est l'expression directe de son sentiment.
Mais, lorsqu'il s'agit d'une masse, il n'en est plus de même. La réponse n'a plus ce caractère direct, immédiat. Le succès se mesure, non pas à l'intensité et à la sincérité des sentiments de ceux qui sont partisans, mais à leur nombre par rapport au nombre total de ceux qu'on vise. C'est ici qu'intervient un brutal facteur arithmétique dépendant essentiellement d'un troisième nombre, auquel on ne songe pas, intermédiaire entre les deux précédents : à savoir le nombre de ceux auxquels la question, disons la question de confiance, se pose avec la netteté suffisante pour attirer et arrêter leur attention.
Or ce nombre dépend, on l'a vu, de circonstances multiples mal définies, souvent fortuites. Les techniciens de la publicité commerciale se sont fait, il est vrai, de ces circonstances, une spécialité psychologique; mais à supposer même que les résultats de leurs rechercha soient aussi assurés et aussi répandus qu'il le faudrait, la nature même et le coût pécuniaire des procédés qu'ils préconisent semblent réserver ceux-ci à des entreprises travaillant sur des masses fort nombreuses, ce qui précisément n'est pas le cas pour celles d'ordre plus élevé.
Quoi qu'il en soit d'ailleurs du problème pratique, nous voulons insister sur ce fait que, s'il s'agit de masses, on n'a pas tout dit lorsqu'on s'est seulement occupé du contenu de la réponse donnée par le public à la question de confiance. Depuis quelques années, on parle beaucoup, non seulement parmi les psychologues, mais, surtout à la suite des travaux du Dr G. Le Bon sur les foules, parmi les observateurs sociaux et le grand public, du caractère essentiellement affectif, plutôt qu'intellectuel, des décisions populaires. Il est très vrai en ellet que les foules présentent ainsi d'une façon encore exagérée un caractère qui est déjà celui de l'individu isolé. Mais nous croyons avoir montré que, dans un cas comme celui que nous avons étudié, où il s'agit d'ailleurs d'une masse plutôt que d'une foule, il y a un autre élément à considérer. Un fait historique (un insuccès théatral en est un petit ou grand) n'exprime pas des idées, c'est entendu: il exprime bien plutôt des sentiments, soit encore; mais, puisque cette expression est soumise, comme à des conditions nécessaires, à de multiples circonstances de fait, Le travail d'interprétation qui se propose de la dégager sera beaucoup plus délicat qu'on ne le croit en général, et conclura parfois, dans le cas négatif, que, ces conditions n'ayant pas été réalisées, on ne peut rien dire sur les sentiments en jeu.
L'interprétation intellectuelle sera en défaut, comme
presque toujours; mais, ces fois-là, l'interprétation affective ne sera pas meilleure.
Le crédit d'une évaluation implicite erronée Il y a encore autre chose, qu'on peut à la rigueur ratta- cher à l'intelligence, mais qui est bien différent de ce qu'on entend ordinairement par là. Ce quelque chose, si les lecteurs veulent bien se reporter à la distinction en 1° et 2° que nous faisions plus haut, intervient ici dans le premier des modes que nous considérions.
Il se peut, disions-nous, que l'insuccès persistant des entreprises de l'Odéon soit dû à ce que l'arrivée à ce théâtre exige un temps ou une peine incompatibles avec les habitudes de vie de ses clients possibles.Remarquons immédiatement que ce pourrait être là une cause très légitime, quoique regrettable, des échecs constatés. C'est une loi générale que des circonstances tout à fait matérielles, en excluant la possibilité ou en exagérant la difficulté de certains actes, fassent échec à des dispositions excellentes et relativement fortes. Et le caractère brutalement matériel de ces circonstances fait qu'on risque moins de les oublier que celles, mi-matérielles, mi-psychologiques, dont nous venons de parler longuement. Ceux qui ont charge de l'Odéon seraient donc inexcusables de ne pas en tenir compte.
Mais le piquant de l'affaire est que les difficultés invoquées sont de nature tout à fait imaginaires, au moins actuellement. Les personnes riches qui font le succès matériel des théâtres peuvent être considérées comme habitant dans la région de la place de la Concorde et plutôt à l'ouest, bien à l'ouest même de cette place, et comme circulant en automobiles à elles ou de louage. Dans ces conditions l'Odéon est pour elles, en durée, à la même distance que la moyenne des théâtres des Boulevards plus près que certains d'entre eux,età 7 ou 8 minutes à peine plus loin que l'Opéra ou la Comédie-Française. Mettons que la situation soit un peu moins favorable si ces personnes ont dîné dans les restaurants des Boulevards : n'est-il pas évident qu'une fois en automobile, quelques minutes de plus ou de moins sont rigoureusement insignifiantes ?
Quant aux spectateurs plus modestes, à supposer qu'il faille en tenir compte, on peut les considérer comme répartis également sur la superficie de Paris, abstraction faite de certains faubourgs, et comme voyageant dans le Métropolitain, où, comme on sait, quelques stations de plus importent moins en général que le trajet à faire à pied, trajet presque nul dans le cas de l'Odéon, ce qui n'est pas le cas pour plusieurs des théâtres les plus achalandés de la rive droite.
Comment se fait-il que l'idée contraire résiste ainsi à l'évidence? D'abord par la force de la tradition incarnée dans des expressions telles que « en Odéonie ». Mais cette tradition serait impuissante si l'esprit n'était singulièrement porté à se contenter d'épithètes, d'adjectifs, là où seule renseignerait une donnée matérielle, une donnée numérique. L'Odéon, dit-on, répète-t-on, comme on le dit et on le répète à qui donne son adresse située dans le même quartier, est loin. C'est là une réponse, un mot qui tient sa place dans une conversation, qu'on peut dire sans être taxé ni d'impolitesse, ni d'inintelligence, ni même d'imprécision. Bien au contraire, c'est celui qui demanderait « Qu'entendez-vous par loin? » qui risque- rait d'être taxé d'originalité peu courtoise, ou au moins bizarre ou pédante. Il ne s'agit pas ici d'exactitude topographique ou chronométrique; mais les personnes qui prononcent ainsi « loin » pensent-elles qu'il faut, par exemple, en voiture, plutôt 45 ou 15 minutes pour aller de tel point à l'Odéon, c'est peut-être ce qu'elles seraient incapables de dire. Du triple au simple, quelle bagatelle, n'est-il pas vrai!
Nous nous contenterons de signaler ici ce fait, dont l'examen nous entraînerait trop loin de réflexions déjà fort décousues. Remarquons seulement qu'll est d'ordre très général. Pour une chose dont la nature comme toute la portée pratique, est d'ordre même, numérique, le temps d'un trajet, l'esprit abandonné à sa paresse naturelle et servi d'ailleurs (devrait-on dire desservi?) par le langage se contente d'un adjectif, de quelque chose de subjectif et, c'est ici le cas de le dire dans un sens plus précis, d'affectif, d'une impression. Un tel mot serait excellent comme résumé et comme équivalent d'une mesure, mais en réalité il dispense indûment de s'enquérir, si peu que ce soit, de cette dernière. De plus il se soustrait à toute discussion ou, si l'on trouve le mot trop fort, à ce travail de rectification, tout simple et bon enfant, qui se produit de lui-même au hasard des conversations : car, sur un mot vague, la discussion ou la conversation ne peut elle-même être que vague. Assurément bien des personnes ont l'habitude de ne pas se payer ainsi de mots. Peut-être, il est vrai, le plus grand nombre d'entre elles songent-elles surtout à se poser ces questions de précision, d'évaluation, à propos de ce qui fait le fond même des sujets qui les préoccupent et non pas à propos de toutes les données y figurant. Et cependant il se peut qu'une donnée d'apparence secondaire joue dans une délibération ou un jugement un rôle obscur mais important sous la forme d'une fausse évaluation de cette sorte : on a vu des amis se brouiller parce que l'un d'eux était passé en voyage près de la résidence de l'autre sans songer à aller le voir, et peut-être la brouille a-t-elle été due à l'imprécision de ce près, rouage secondaire du jugement porté.
L'intérêt que peuvent d'ailleurs avoir ces quelques réflexions, ce n'est pas d'augmenter sensiblement le nombre des personnes ayant les habitudes de précision qu'on a dites. C'est au contraire de constater que ces personnes sont peu nombreuses, ou du moins que, dans le cas d'un effet de masse, succès d'un théâtre, etc., tout se passe comme si elles étaient en très petit nombre même dans un milieu intellectuellement supérieur à la moyenne.
Nous voici donc revenus aux mêmes conclusions que précédemment. Sans doute la négligence ou l'erreur étudiée ici semble être en partie d'ordre intellectuel puisqu'il y a fausse imagination, en partie d'ordre affectif puisque c'est une impression indûment substituée à une évaluation. Mais en réalité on voit bien qu'il ne s'agit — nous parlons ici la langue de tous et non plus le jargon psychologique — ni d'un véritable fait intellectuel, jugement porté à la suite d'un raisonnement, ni d'un véritable fait affectif, exprimant les goûts, les tendances ou les passions. Il s'agit donc d'un de ces faits parasites concernant moins le contenu de la réponse que l'audience accordée à la question. Pour parler en termes de psychologie commerciale, la plus développée sur ce point, ce sont là des faits qui intéressent non pas les procédés destinés à donner satisfaction au client, mais la publicité à faire pour l'amener au point où ces procédés pourront être exercés sur lui.
Ces conclusions de fait n'ont à être ni pessimistes, ni optimistes. Pessimistes, elles le paraissent sans doute en ce qu'elles montrent le succès des entreprises d'ordre le plus élevé soumis à des conditions d'ordre bien inférieur à elles et en partie du moins soustraites à l'action du vouloir humain. Optimistes, elles peuvent le devenir parfois en permettant de conclure d'un insuccès, non pas le manque de valeur des tentatives faites, ni même leur adaptation profonde aux besoins publics, mais bien des circonstances dues au hasard et que le hasard peut réformer.
René Martin-Guelliot.