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Gaston Chaissac & Jean Paulhan, 1944-1963

Gaston ChaissacJean Paulhan

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« L'alarme vat être donnée et en attendant recevez monsieur Jean Paulhan le bonjour du pays du rêve »
« J'ai peint comme d'autres se font enculer.
Bien des fois ça ne sert à rien. »
(Gaston Chaissac à Jean Paulhan, 25 avril 1947)

C'est grâce au peintre et critique André Lhote que Jean Paulhan (1884-1968) découvre le « peintre rustique moderne  » Gaston Chaissac (1910-1964), qui, « cordonnier in partibus  », vit isolé dans le bocage vendéen : ce « Klee spontané [...] écrit des poèmes sans orthographe parfois assez curieux. Je lui conseille, ajoute Lhote, de t'en adresser quelques-uns.  » Par l'intermédiaire de Jeanne Kosnick-Kloss – compagne du peintre Otto Freundlich qui l'initia à la peinture dans les années trente – Chaissac transmet début 1944 un conte à Jean Paulhan, qui en parle à son ami, le peintre Jean Dubuffet.
Entre ces trois hommes va s'établir un jeu complexe de circulation de lettres et de complicité de projets : comme, par exemple, en 1947, l'exposition Chaissac à la galerie l'Arc-en-Ciel à Paris, imaginée par Paulhan et organisée par Dubuffet, ou la sortie d'Hippobosque au bocage, recueil d'écrits de Chaissac, réunis par Dubuffet entre 1946 et 1948 et publiés en 1951 par Paulhan, qui les juge « très épatants  »...
Si Chaissac noue une forte amitié avec Dubuffet (« Ça doit emmerder les critiques quand on ne peint plus pareille  »), ses relations avec Paulhan demeurent uniquement épistolaires. Devenu son éditeur principal, celui-ci le publie dans Les Cahiers de la Pléiade en 1948, puis dans La NRF de 1954 à 1960.
Non seulement Jean Paulhan a donné à Gaston Chaissac, qui se voulait plus écrivain qu'artiste, une certaine légitimité en littérature, mais, tout comme Raymond Queneau, il a aimé le défendre. Ainsi, il conseille à André Gide : « Ah, ce que vous devriez lire dans les Cahiers [de la Pléiade], ce n'est pas les célèbres, mais les jeunes, Solier, Dubuffet, Mandiargues, Boissonnas, Chaissac et les autres.  » Et à René Etiemble, il confie : « Je dois avouer que les lettres de Chaissac m'enchantent  ».
Ce volume contient 125 lettres « enchantantes  » de Chaissac (dont l'orthographe a été respectée) à Paulhan. Et peu importe qu'il n'ait été retrouvé que 10 lettres de son correspondant, car Chaissac, sentant « plusieurs individus grouiller » en lui, s'y dévoile d'emblée : « peut être ignorez-vous qu'un de mes buts est d'exciter, de stimuler des littérateurs et des artistes mes contemporains à produire, à créer et j'y gagne aussi car de leur écrire des lettres m'apprend à écrire.  » (7 novembre 1946).

Édition établie, introduite et annotée par Dominique Brunet et Josette-Yolande Rasle (aussi responsables de l'édition de la Correspondance 1946-1964 de Jean Dubuffet & Gaston Chaissac, à paraître aux éditions Gallimard début août 2013). Ouvrage édité avec le soutien de la Fondation d'entreprise La Poste.
Coll. « Correspondances de J. Paulhan  ».


58 illustrations et fac-similés couleurs et n. & bl. in-texte. Index des Noms cités.
Edition originale, tirée à 1000 exemplaires, sur papier Gardapat 13 Klassica, 100 gr., sous couverture rempliée en papier Antalis "Bier Paper", 250 gr.
Mise en vente: le 30 mai 2013.
13 x 21, 5 cm. 336 pp.
Isbn : 978-2-912222-42-8.
PVP: 44 €.
Parution à l'occasion de l'exposition "Chaissac-Dubuffet, Entre plume et pinceau" au Musée de la Poste (27 mai-28 septembre), 34, bd. de Vaugirard, 75015 Paris.

Editeur : Claire Paulhan

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