aller directement au contenu principal
Portrait de Jean Blanzat

Jean Blanzat

Même les morts, est-ce qu'il ne leur arrive pas nous tromper ? Comment se fait-il qu'à l'instant du trépas, ils ne disparaissent pas du même coup de notre esprit, de notre cœur ? Mais c'est le contraire : nous songeons à eux longuement – plus longuement que nous n'avions l'habitude. Et dans les jours qui suivent, il nous vient envie de leur écrire, de leur demander conseil, de les mettre au courant. Au courant de quoi ? Est-ce qu'ils nous en veulent, est-ce qu'ils nous ont pardonné ? Peut-être que simplement nous les amusons. Ou bien menant leur pensée à part, s'ils nous échappent encore, comme ils faisaient au temps de leur existence ?

Jean Blanzat s'éveille et d'abord se réjouit de trouver à leur place les meubles et les vêtements tels qu'il les a quittés hier soir : la chemise qui cache le pantalon, le veston, les chaussettes (qui les cache et pourtant les trahit par certains plis), les murs et aussi les fleurs (car sa fenêtre donne sur un square). Des livres, il n'y a pas à s'inquiéter : ils n'oublient jamais de rassembler chaque matin les lettres qui auraient profité de la nuit pour s'éparpiller.
Il se réjouit : c'est qu'il avait fait un mauvais rêve. Table, chaise et lit s'étaient rappelé soudain les arbres qu'ils avaient été et puis avaient poursuivi un entretien bizarre, où il était question de terre et de racines, et par là-dessus des grands coups de vent qui les confondaient un instant. Ils parlaient aussi, comme font les hommes, pour se plaindre : du froid et des oiseaux, de la hache et de la scie et des tortures.

Mais lui ne savait que répondre. Quand prendra-t-il part au monde ? Quand se trouvera-t-il à la fois dehors et dedans ? Quand sera-t-il confondu ? Vous voyez bien qu'il ne peut plus attendre.

Jean Paulhan, 1966


Ressources

Jean Blanzat à Jean Paulhan, Correspondance (1936–1958) - projet « Hyper Paulhan » de l’OBVIL


Correspondance : Jean Blanzat & Jean Paulhan, 1936-1958


Bibliographie des textes parus dans la NRF

Les textes qui suivent, publiés dans La Nouvelle Revue Française, sont regroupés en quatre grands ensembles, les textes de Jean Blanzat, les notes et chroniques de l'auteur, les textes sur l'auteur et enfin, s'ils existent, les textes traduits par l'auteur.

Textes de Jean Blanzat

  1. Mesdames la Mort, 1964-09-01

Notes de Jean Blanzat

Ces textes de Jean Blanzat peuvent être des notes de lecture d'ouvrages, des notes d'humeur, des critiques de spectacles, des faits-divers, des textes inédits... Ils ont paru dans une "rubrique" de la NRf : Chronique des romans, L'air du mois, Le temps comme il passe , etc. ou dans un numéro d'hommage.

  1. Première rencontre, 1960-03-01, L'homme

Textes sur Jean Blanzat

Ces textes peuvent être des études thématiques sur l'auteur, des correspondances, des notes de lecture d'ouvrages de l'auteur ou sur l'auteur, des entretiens menés par lui, ou des ouvrages édités par lui.

  1. À moi-même ennemi, par Jean Blanzat, par Marcel Arland, 1933-11-01, Chronique des romans
  2. Le Faussaire, par Jean Blanzat (Gallimard), par Jean Duvignaud, 1964-06-01, Notes : le roman
  3. L'Iguane, par Jean Blanzat (Gallimard), par Jean Follain, 1966-06-01, Notes : le roman

Répartition temporelle des textes parus dans la NRf (1908—1968)

On trouvera représenté ici la répartition des textes dans le temps, réunis dans les quatre catégories précédemment définies : Textes, Notes, Traductions, Textes sur la personne.